Dans une carte blanche publiée dans Le Soir au mois de
janvier, le Professeur Jean-Michel Dogné, Directeur du Département de Pharmacie à l’Université de Namur et Expert
en sécurité des médicaments à l’agence européenne des
médicaments, tirait la sonnette d’alarme et invitait à mieux
encadrer le libre accès à certains médicaments aujourd’hui
trop banalisés. Nous faisons le point avec Alain Chaspierre,
pharmacien et porte-parole de l’Association Pharmaceutique Belge.
Dans de nombreux pays, de plus en plus de médicaments sont disponibles librement, dans les rayons de magasins, à l’instar des «drugstores» américains.
C’est ce qui a incité le Pr Jean-Michel Dogné à attirer l’attention des décideurs à travers une carte blanche publié
dans Le Soir, et relayée depuis par de nombreux médias.
Trop facile, pas sans risque
Un médicament est un traitement, un remède, et tout
remède comporte des risques d’effets indésirables, écrit
le Pr Dogné: «Au contact des patients, les professionnels
de la santé s’assurent quotidiennement de l’adéquation du
traitement, notamment du choix des médicaments dont le
pharmacien garantit plus spécifiquement le bon usage. Or,
les médicaments sont de plus en plus faciles à obtenir et
peuvent entraîner des risques majeurs pour la santé.»
France, Royaume-Uni, Suède…
En cause, avant tout, des antidouleurs courants comme
le paracétamol et certains anti-inflammatoires, qui
étaient librement accessibles au public dans les pharmacies.
Ainsi, en Suède le paracétamol, autorisé pour la première fois en vente libre en dehors des pharmacies en 2009, a été «reclassé» en 2015 pour ne plus être disponible qu’en pharmacie. De même, en France, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé a imposé depuis le début de cette année que les médicaments contenant du paracétamol et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens soient à nouveau accessibles uniquement derrière le comptoir du pharmacien.
Changement de cap donc pour certains pays qui, à l’instar des Pays-Bas notamment, avaient décidé la vente de certains médicaments dits «courants» via d’autres canaux, comme la grande distribution.
C’était oublier, comme le rappelle le Pr Dogné, que les
pharmaciens jouent un rôle majeur dans la bonne utilisation des médicaments et assurent le suivi du dossier
pharmaceutique du patient permettant notamment
d’identifier des interactions médicamenteuses ou des
contre-indications potentiellement mortelles.
Le saviez-vous?
En enregistrant les différents médicaments que
vous prenez, votre pharmacien est en mesure de
mieux vous conseiller et d’éviter les problèmes
éventuels. En effet, certains médicaments ne sont
pas compatibles entre eux. Leurs effets peuvent
se renforcer mutuellement ou, au contraire, s’annuler.
Et vous, avez-vous déjà un pharmacien de référence?
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